Sport : Manque de motivation ? Tout est dans le cerveau
Les résolutions sportives du début d'année prennent souvent l'eau. Cette bonne volonté pâtit alors d'un manque de motivation qui vous laisse clouer à votre canapé. Une étude parue dans la revue Cell metabolism suggère qu'un neurotransmetteur dans votre cerveau pourrait expliquer cette "flemmardise". Les travaux montrent que chez les souris obèses, l'inactivité physique est liée à un dysfonctionnement des récepteurs de la dopamine dans le cerveau. L'excès pondéral n'inciterait pas à sortir de la sédentarité en raison d'une mauvaise signalisation des récepteurs de la dopamine, ce carburant de la motivation. La dopamine est un neurotransmetteur associé au circuit de la récompense, au plaisir et à la motivation. Quand ses niveaux sont faibles, il a été établi que la motivation pour l'effort physique se réduit. Cela peut aussi engendrer de la fatigue et des comportements addictifs.
Le cercle vicieux de la démotivation dans le cerveau
Les chercheurs ont mis le doigt sur cet engrenage obésité -inactivité physique en observant des souris de laboratoire. Ils ont nourri pendant 18 semaines un groupe de 8 rongeurs avec des aliments gras tandis qu'un autre groupe témoin a été nourri de façon équilibrée.
À partir de la deuxième semaine, les souris soumises au régime riche en graisses ont grossi plus que les autres. Au bout d'un mois elles faisaient moins d'activité physique que le groupe témoin et leurs mouvements étaient beaucoup plus lents.
En s'intéressant au mécanisme cérébral à l'origine de cette inactivité physique chez les souris au régime grossissant, les scientifiques ont constaté que celles-ci présentaient un déficit dans la fixation sur le récepteur D2 de la dopamine, dans le striatum (petite structure nerveuse située sous le cortex cérébral). Des investigations plus poussées ont corroboré l'hypothèse des chercheurs : l'altération du récepteur D2 altéré diminue l'activité physique.
Alors que la sédentarité est associée à l'obésité, il semblerait que cette dernière pousserait encore plus à l'inactivité physique en réduisant la motivation. Un cercle vicieux à prendre en compte dans la prise en charge de l'obésité.